Contexte :
Un manque de suivi médical chez les internes en médecine a été constaté avec l’absence de médecin traitant déclaré ou un suivi insuffisant par la médecine du travail. Les internes en médecine ont cependant des besoins en soins, amenant à penser au recours à l’autoprescription/l’automédication.
Objectifs / Questions :
Décrire le suivi médical et les pratiques d’autoprescription/d’automédication des internes en médecine.
Méthode :
Etude transversale, observationnelle, auprès des internes en médecine toutes spécialités et tous semestres confondus par diffusion d’un auto-questionnaire portant sur l’interne, son suivi médical et ses pratiques d’autoprescription/d’automédication.
Discussions :
Cette étude a confirmé le recours important à l’autoprescription chez les internes en médecine malgré l’identification de son caractère dangereux. L’automédication par psychotropes est préoccupante. Des consultations médicales dédiées aux internes pourraient limiter cette pratique.
Résultats :
264 internes inclus (68,2% de femmes ; 27,4±1,9 ans ; 32,9% en médecine générale, 48,9% en spécialité médicale, 12,9% en spécialité chirurgicale, 5,3% en autres spécialités ; 44,3% avec externat dans une autre université). L’automédication était déclarée par 210 (86,4%) internes. Les facteurs associés à l’automédication étaient le sexe féminin (OR=3,3 [1,4-7,6] ; p=0,005), la phase d'approfondissement et de consolidation (OR=4,8 [2,0-11,5] ; p=0,0004) et le score d’évaluation de santé psychique (OR=0,7 [0,6-0,9] ; p=0,005). Les principales autoprescriptions concernaient les antalgiques (87,0%), les AINS (51,7%) et la contraception (53,5%). L’autoprescription d’une benzodiazépine concernait 14,3% des internes, celle d’un antidépresseur 8,2% des internes. L’automédication était considérée comme dangereuse par 83,5% des internes, et 42,8% des internes estimaient qu’elle devait être limitée à certaines prescriptions. Les principaux motifs de recours à l’automédication étaient la facilité d’accès (87,7%), le manque de temps (57,7%), le fait qu’il s’agisse d’une pratique courante (54,5%) et le fait d’avoir un médecin traitant dans une autre ville (33,6%). Un médecin traitant était déclaré pour 194 (78,2%) des internes dont 41,2% exerçant dans une autre région. Les facteurs associés au fait d’avoir un médecin traitant étaient l’âge (OR=0,83 [0,70-0,97] ; p=0,02) et la spécialité médecine générale (OR=2,7 [1,3-5,8] ; p=0,009). La consultation obligatoire avec la médecine du travail, en début d’internat avait été réalisée pour 78,2% des internes.
Alice ROMANO (1), Dany CHAHINE (2), Jérôme GENTILS (2), Coralie BARBE (3), Leïla BOUAZZI (3), Aline HURTAUD (2) - (1)Département De Médecine Générale, Université De Reims Champagne-Ardenne-Ufr Médecine - Reims (France), France, (2)Département De Médecine Générale, Université De Reims Champagne-Ardenne-Ufr Médecine, France, (3)Comité Universitaire De Ressources Pour La Recherche En Santé, Université De Reims Champagne-Ardenne Ufr Médecine, France
Communication orale